« Le peuple juif demeure la racine vivante de la foi chrétienne. Nous voulons signifier cet attachement en priant pour les membres du peuple juif tous les premiers jeudis du mois. Nous croyons que cette intention est une source de bénédiction dans notre chemin vers l’unité entre les Églises. »
Texte de méditation
L’incarnation
Les racines juives du Christianisme de Frédéric MANNS, 2006, p. 37-38
« Quand vint la plénitude des temps, Dieu envoya son fils, né d’une femme … afin que nous recevions l’adoption » (Galates 4,4-5). Pour que Dieu puisse rendre visite à son peuple, il fallait que celui-ci et l’humanité entière soient prêts à le recevoir. L’incarnation n’aurait pas été possible à n’importe quel moment du temps. C’est à juste titre que la Bible attache une grande importance à la notion du temps, du kaïros, pour la venue du Sauveur …
Les juifs, pour évoquer la présence de Dieu au Temple avaient choisi le mot hébreu de Shekinah. L’évangile de Jean montre l’accomplissement de ce terme dans le verbe grec eskênosen (« il a dressé sa tente parmi nous ». L’assonance entre ces deux termes est frappante. En venant dans le monde, le Seigneur savait qu’il souffrirait et mourrait par la main des hommes. L’annonce de la Passion avait été prédite par les prophètes. Mais la venue du Messie avait quelque chose d’inédit et de surprenant. La liturgie primitive situe cette intervention en fonction de la mémoire d’Israël et de la continuité du dessein de Dieu. Dieu est fidèle à ses promesses. L’annonce du salut est d’abord faite au peuple de la promesse. Dieu entre dans l’histoire des hommes pour leur communiquer sa propre vie.
L’incarnation ne donne pas un fils à Dieu, mais elle révèle au monde le Fils éternel. Elle fait voir en Dieu une vie de relation, une communication de vie. Le dessein de Dieu est d’offrir aux croyants la possibilité d’entrer dans son propre mystère. En même temps qu’il manifeste l’amour de Dieu, le don du Fils au monde introduit au cœur même de la vie de Dieu.
Proposition de lecture
Shema Israel : Dt 6,4-9
Appel d’Abram: Gn 12,1- 4
Je suis celui qui est : Ex 3,13-15
Bénédiction : Nb 6,22- 27
Confession de foi antique : Dt 26,5- 9
Le premier commandement : Mc 12,28-34
La foi d’Abraham : Hb 11,8- 12
L’héritage du peuple d’Israël : Rm 9.1-5
Comme parole de bénédiction pour la nouvelle année, nous vous proposons en particulier : Nombres 6,22-27 :
Le Seigneur parla à Moïse. Il dit :
« Parle à Aaron et à ses fils. Tu leur diras : Voici en quels termes vous bénirez les fils d’Israël :
“Que le Seigneur te bénisse et te garde !
Que le Seigneur fasse briller sur toi son visage, qu’il te prenne en grâce !
Que le Seigneur tourne vers toi son visage, qu’il t’apporte la paix !”
Ils invoqueront ainsi mon nom sur les fils d’Israël, et moi, je les bénirai. »
Intercessions
R. Amen, amen, béni soit le Dieu d’Israël !
1. Père très aimant, Dieu d’Abraham, d’Isaac et de Jacob,
toi qui as pleuré la violence entre Caïn et Abel,
nous te prions pour la paix au Proche-Orient,
nous te prions pour tous les peuples qui habitent cette terre
où tu as choisi de nous rejoindre dans notre humanité.
2. Père très aimant, Dieu d’Abraham, d’Isaac et de Jacob,
toi qui as rendu possible la réconciliation entre Joseph et ses frères,
pour tout mépris à l’égard de ton peuple Israël, pardonne-nous.
(En signe de pénitence, nous restons quelques instants en silence.)
Nous te prions, Père, de faire grandir la fraternité
entre le peuple juif et les nations.
3. Père très aimant, Dieu d’Abraham, d’Isaac et de Jacob,
toi qui as fait sortir Israël de l’Égypte et lui as rendu la liberté,
donne ta joie au peuple juif
et garde-le fidèle à ton Alliance.
4. Père très aimant, Dieu d’Abraham, d’Isaac et de Jacob,
toi qui as uni les douze tribus d’Israël autour de la Torah,
donne la paix aux juifs croyants en Jésus.
5. Père très aimant, Dieu d’Abraham, d’Isaac et de Jacob,
toi qui as envoyé ton Fils Jésus pour nous sauver,
fais reposer ta bénédiction
sur les chrétiens qui sont d’origine juive.
6. Père très aimant, Dieu d’Abraham, d’Isaac et de Jacob,
Père de Jésus Christ,
toi qui as donné ton Fils bien aimé pour que tous soient un,
rassemble dans l’unité toutes les Églises chrétiennes.
7. Père très aimant, Dieu d’Abraham, d’Isaac et de Jacob,
toi qui as promis au peuple juif la venue du Messie,
toi qui as promis à l’Église le retour de ton fils.
Nous te louons et nous disons dans l’Esprit saint : « Maranatha, viens Seigneur ! »
Oraison
Dieu éternel et tout-puissant,
écoute la prière de ton Église.
Toi qui as choisi Abraham et sa descendance
pour en faire les enfants de ta promesse,
conduis à la plénitude de la rédemption
le premier peuple de l’Alliance.
Fais que les nations de la terre
soient accueillies par grâce dans la famille d’Abraham,
et que toute la création, joyeuse, entre dans ton règne de paix.
Par Jésus le Christ Notre Seigneur. Amen.